Festival Oohlal’art, Mirmande, 2015
L’ajout de volets colorés sur les ouvertures existantes ou murés de la ruine crée un décalage visuel qui donne à réfléchir. Cette ruine va-t-elle être reconstruite ? Pourquoi démarrer une reconstruction par cette étape qui semble bien facultative au regard de l’état de la ruine ?
Le symbole des volets ouverts est utilisé ici à la façon d’une métonymie, il agit comme une évocation de la vie passé entre ces murs, une trace des anciens habitants ou de ceux qui l’habiteront à nouveau dans le futur.
L’installation place le lieu dans une temporalité qui nous renvoi au passé, crée une image visuelle dans le présent du festival et ouvre les possibles sur le futur de ce lieu.
La ruine à l’état brut semble vidée des questions liées à l’habiter, ce sont des murs décadents qui semblent retourner à la terre en s’écroulant doucement. L’intervention artistique replace la question de l’habiter et de l’habitant au cœur du lieu.
Cette proposition prend le contrepied des nombreux lieux aux volets fermés que nous croisons dans les villages et qui posent la question du mode d’occupation du territoire (Qui habite ici ? Combien de personnes ? Combien de temps passent-ils ? Qui habitait ici autrefois ? )
Les volets fermés, les fenêtres murées posent une limite infranchissable entre l’espace intime et l’espace public. Open the window, à l’inverse laisse passer le regard, et donne à redécouvrir un lieu dont les limites vacillent, où intérieur et extérieur se mêlent, s’inversent et se réinventent.